top of page

Stéphane, chercheur en biologie : "j'ai essayé les semences de Pascal Poot"

  • Violette
  • 24 juil. 2016
  • 4 min de lecture

Stéphane, chercheur en biologie à Nice, cultive depuis quelques années un potager dans son propre jardin. Suite à quelques déceptions quant à la qualité des légumes produits, il a choisi de se tourner vers des espèces plus goûteuses mais aussi plus faciles à cultiver. Les semences de Pascal Poot, qu’on peut commander via son site internet, sont issues d’espèces végétales sélectionnées parmi les plus résistantes et les plus riches en nutriments. Entretien.




Comment avez-vous décidé d’adopter les semences de Poot ?


C’est en visionnant un reportage sur son initiative à la télévision que j’ai tout de suite été intéressé : non seulement Poot propose une grande diversité d’espèces de tomates, mais il a aussi une approche basée sur la sélection naturelle. En effet, la sélection naturelle est une méthode qui a fait ses preuves depuis 10 000 ans, date à laquelle l’homme a domestiqué les espèces végétales dans un but agricole.

Mais cette décision vient aussi du fait d’avoir toujours les mêmes espèces, des légumes qui ont peu de goût, qui ne sont pas cueillis à maturité, et qui nécessitent beaucoup d’entretien et beaucoup d’eau… C’est pourquoi j’ai voulu tester les espèces sélectionnées par Pascal Poot.


Qui est vraiment Pascal Poot ?


C'est un novateur! Pascal Poot Il s’est installé il y a 20 ans sur un terrain de 3 hectares à Olmet, dans les Cévennes. Depuis, il y cultive toutes sortes de fruits et légumes : des tomates (c'est sa spécialité : plus de 400 variétés sont répertoriées !) aux courges, en passant par les haricots ou encore le maïs ! Sa particularité : pas de pesticides, très peu d’eau… Juste le résultat d’une sélection naturelle bien menée.

En effet, Pascal Poot est un fervent défenseur du laisser-faire par la nature : il prouve par ses années de recherche que l’agriculture conventionnelle a enlevé toute leur autonomie aux plants cultivés. Aujourd’hui surprotégés, génétiquement modifiés, hybridés les uns avec les autres, ils témoignent selon Poot d’un amoindrissement de la biodiversité.


Comment peut-on expliquer cette perte de biodiversité aujourd'hui?


On peut dater ce constat aux années 1970, période à partir de laquelle les petits producteurs et semenciers ont cessé d’avoir un pouvoir sur le monde agricole, du fait de la montée des multinationales. Celles-ci possèdent et contrôlent aujourd’hui près de 98% des semences et semenciers, ce qui leur permet d’assurer un monopole de la production d’espèces bien déterminées. Les multinationales dénoncées par Poot sont souvent des anciennes entreprises fabricant des produits chimiques puis reconverties dans l’agriculture ; suivant un argument de productivité mais aussi de rentabilité économique, celles-ci privilégient selon Poot des espèces plus fragiles et donc nécessiteuses de produits phytosanitaires. Or, les recherches en santé humaine de ces dernières années ont largement démontré le caractère nocif de la consommation de produits traités aux pesticides et engrais ; Poot va même jusqu’à dénoncer les multinationales qui possèdent certaines industries pharmaceutiques, et donc profitent du besoin en soins médicaux des consommateurs…


On comprend alors pourquoi on ne trouve que cinq ou six variétés de tomates en supermarché, alors que Poot en cultive plus de 400. Tout producteur, pour survivre à la concurrence du marché, a été poussé à s’adapter aux nouvelles exigences : répondre à une demande devenue uniforme mais surtout conforme à ce que le marché propose. Les producteurs souhaitant aller contre cette tendance se heurtent à la concurrence mais aussi au poids des lobbys : la vente de semences issues d’espèces non hybrides et reproductibles est surveillée de près, voire interdite, c’est pourquoi les grands semenciers ne peuvent cultiver d’une faible variété d’espèces.



Quels sont les résultats que vous avez observé ?


Je suis parti des graines, j’ai fait mes semis puis mes plants ; ensuite je les ai repiqués et mis en terre fin avril-début mai. Puis j’ai pris le parti de laisser la nature faire complètement, une fois les plants en terre. J’ai décidé de ne pas intervenir sur le plant du tout : ni de lui donner une forme avec un tuteur, ni de couper les gourmands etc.

En deux mois (juin-juillet), je n’ai arrosé les tomates que deux ou trois fois, alors que le climat est sec à Nice. Il faut noter cependant que le potager est situé dans un espace bordé de végétaux (qui entretiennent une certaine humidité) et ne se trouve pas en plein soleil non plus. J’ai planté d’autres tomates à un emplacement qui reçoit le soleil directement et toute la journée : elles produisent des légumes mais avec plus de difficulté.

La récolte commence tout juste, cinq variétés de tomates ont été plantées et ont toutes donné des plants vigoureux, qui nécessitent très peu d’eau et qui produisent des légumes qu’on commence à consommer – les tomates sont bonnes, on reconnaît bien le goût des légumes du jardin.


Est-ce une véritable alternative ?


Oui, absolument! L’agriculture conventionnelle a standardisé les fruits et les légumes, a oublié au passage leurs qualités gustatives, leur diversité, le principe de maturité des fruits… Et a surtout banalisé l’utilisation des pesticides, qui se retrouvent ensuite dans nos assiettes. C’est particulièrement contre cette perte de biodiversité et d’autonomie du consommateur que Pascal Poot a décidé de mettre en vente les semences qu’il a sélectionnées et qu’il produit désormais. Sur son site Internet, on trouve plusieurs centaines de variétés de fruits et légumes, la plupart méconnues puisque écartées de la vente en supermarchés conventionnels. Les espèces que cultive Poot sont sélectionnées selon leur capacité à résister aux conditions climatiques hostiles et aux maladies par elles-mêmes, sans l’aide d’un quelconque traitement. Ce sont surtout des variétés anciennes que Poot retient : les propriétés nécessaires pour survivre dans un environnement peu accueillant sont transmises de génération en génération, ce qui donne aujourd’hui des espèces capables de résister à tout défi climatique tout en produisant des légumes de qualité.



Plus d'information ici, ou avec cette vidéo:






Comments


© 2023 by Fashion Diva. Proudly created with Wix.com

bottom of page